Le sang des maudits, Leighton Gage

 

L’histoire :

 

Une mort très brutale attend, à sa descente d’hélicoptère, l’évêque Dom Felipe venu inaugurer la nouvelle église d’une province de l’État de São Paulo.

La police fédérale brésilienne missionne sur place l’inspecteur principal Mario Silva.
Il est plongé au cœur d’une lutte sanglante entre un cartel de gros propriétaires terriens, des syndicats d’ouvriers agricoles et la police locale, plus portée sur la torture que le maintien de l’ordre. Qui d’entre eux a pu oser assassiner un futur cardinal ?

Mario Silva doit sa vocation de policier à un drame intime épouvantable qui l’a marqué à jamais.
Il a vu lui aussi couler le sang des maudits.

 

Mon avis :

 

En prenant comme thème le conflit politique qui oppose le mouvement des sans terre et la ligue des propriétaires terriens brésiliens, Leighton Gage nous livre une histoire poignante. Nous suivons l’enquête d’un flic, Mario Silva, qui est envoyé à Cascatas (ville d’une province de l’État de São Paulo) afin d’élucider le meurtre d’un évêque. Entre corruption, religion, misère, on suit cet homme dans l’horreur de cette ville et de cette guerre de territoire. Au fil des pages, on devient de plus en plus familier avec Mario, sa vie, son histoire, sa famille… Mais également avec les règles, les codes, « la politique » de ce pays qui comme le rappelle l’auteur, est la sixième puissance économique mondiale, juste dernière la France.

Ce livre est un réel témoignage sur un coin de notre planète, et en ce sens, Leighton Gage m’a énormément fait penser à Roger Smith. Bien sûr les deux auteurs situent leurs histoires dans des villes où les favelas sont parties prenantes du paysage, mais leurs personnages se ressemblent aussi beaucoup, dans leur justesse, dans leur façon de coller à la réalité de la situation, quelle qu’elle soit. Plus les pages défilent et plus on a le sentiment de connaitre les sons, les odeurs, les couleurs et de faire partie intégrante de l’atmosphère de ces lieux.

En note de fin de livre, comme pour nous prouver que l’histoire de ce livre s’ancre parfaitement dans la réalité que vit ce pays, l’auteur évoque le fait qu’une religieuse de 74 ans a reçu 2 balles dans la tête en 2005 à cause de se conflit.

Que ce soit dans « le sang des maudits » ou dans la réalité, personne n’est à l’abri… Que se soit d’une balle ou de la rédemption.

 

-Sylvain-

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