les-liens-du-sang.png

Les liens du sang, Thomas H. Cook

L’histoire :

Elevés par « le vieux », un père schizophrène paranoïaque qui les a terrorisés, David et Diana ont, semble-t-il, réussi tant bien que mal à échapper à la folie qui a ravagé leur enfance. David est devenu avocat dans leur petite ville et a fondé une famille, Diana a épousé Mark, un brillant spécialiste en génétique, et élève Jason, leur fils handicapé. La mort du petit garçon fait basculer ce fragile équilibre. Bien que la police ait conclu à une noyade accidentelle, Diana, inconsolable, refuse cette thèse et accumule les preuves de la culpabilité de Mark. Devant le comportement inquiétant de sa sœur, David se doit de protéger sa propre famille. Il décide de découvrir la vérité sur la mort de l’enfant…

Mon avis :

Tout comme dans « les feuilles mortes » ( http://polars-oid.over-blog.fr/article-les-feuilles-mortes-104473369.html ), Thomas H. Cook explore ici les liens père / enfant. Une relation basée ici sur la schizophrénie du père et ce qu’il peut y avoir de rejet, de fusionnel, de torturé dans cette relation pathologique.

Chaque personnage a sa propre richesse. Diana, cette mère anéantie par la mort de son fils est bouleversante. Elle hurle au moment de la mort de son fils, un cri animal qu’on a l’impression d’entendre en lisant Thomas H. Cook. David, quant à lui, est le narrateur, pas forcément très objectif, de ce récit. Il confesse littéralement son enfance, ses blessures, la souffrance marquée par son père, la folie de celui-ci et la peur qu’il ressentait enfant pour ce père si « fou ». En effet, ce « vieux » a élevé ses enfants seul dans sa folie, dans sa paranoïa, au milieu de ses lectures dont il avait une passion obsessionnelle.

Thomas H. Cook questionne ici la notion d’hérédité de la maladie, de la folie. En effet, enfants d’un père schizophrène, David et Diana sont-ils condamnés à endurer les mêmes souffrances ? David semble en effet craindre une véritable contamination, notamment lorsqu’il voit sa sœur douter, accuser son mari tout comme son père accusait le monde entier de tout et n’importe quoi.

Thomas H. Cook  crée une ambiance, noire et oppressante à souhait, il brouille les pistes et laisse le lecteur dans une angoisse s’installant progressivement jusqu’au dénouement final très marquant. C’est sûr maintenant, je suis fan de Thomas H. Cook ! Son écriture, les thèmes abordés et l’ambiance qu’il sait créer dans chacun de ses livres (« les feuilles mortes », « au lieu-dit Noir-Etang »…) en font un auteur à découvrir et à dévorer sans retenue. « Les liens du sang » est, en tout cas pour l’instant !, un de mes livres préférés de l’auteur.

 

-Virginie-

 

Retour à l'accueil