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Moins que zéro, Bret Easton Ellis

L’histoire :

Clay, jeune étudiant sur la côte Est, revient à Los Angeles pour les vacances de Noël. Il erre de fête en fête, avec les filles et fils de riches producteurs, essaie diverses drogues, se demande ce qu’il éprouve pour sa petite amie, couche avec celles et ceux qu’il croise, au hasard des rencontres. Il observe avec un froid détachement le mal être, le désœuvrement désabusé et halluciné de ceux qui l’entourent, l’angoisse, le vertige tapi dans l’apparente indifférence, la recherche incessante de plaisirs, l’accoutumance, l’apathie, et les vide qui les consument.

Mon avis :

Pourquoi parler de « Moins que zéro » dans Polars-Oïd ? Parce que c’est un livre choquant, énervant, dérangeant, bouleversant, parfois ennuyant mais assurément un livre important. Clay, le personnage principal et le narrateur pourrait être le personnage type de tout bon polar : un héros touchant, passionnant mais surtout « à vif », avec les blessures que l’on retrouve souvent dans beaucoup de bons polars.

Brest Easton Ellis nous invite dans un documentaire particulier : l’observation de gosses de riches désabusés où le mal être prédomine. Il retranscrit le mal être adolescent avec virtuosité, il décrit toute une époque par le biais de références rock, toute une génération (la génération « mtv »). Les héros sont riches, beaux, ont tout mais ne savent pas ce dont ils ont besoin. Nous les suivons au fil de la lecture dans leur déchéance alors qu’ils ne cherchent qu’à survivre au sein d’une société de consommation opulente.

On suit Clay au fil de ses rencontres… On le regarde s’ennuyer, on ressent véritablement cet ennui mais Bret Easton Ellis ne tourne jamais en rond. Tout au long du roman, Clay va mal…de plus en plus mal… et il se sent vide…de plus en plus vide… Il erre entre soirées, amis, rencontres, drogues, snuff movies. Il peut même croiser la mort mais même elle, le laisse insensible.

Les grands absents du livre sont les parents. Entre psychanalyse et adultères, ils sont trop occupés pour voir leur progéniture se détruire.

Ecrit alors que Bret Easton Ellis n’avait que 21 ans, « Moins que zéro » est un livre qui compte, un véritable livre mémoire d’une génération.

«… je crois que nous ne savons plus éprouver le moindre sentiment. »

-Virginie-

 

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